ACB-Paris
La Lettre du Président
Cher.e.s ami.e.s et cher.e.s adhérent.e.s,
A l’orée de cette nouvelle rentrée, au lendemain d’une année si particulière, saluons une personnalité qui vient de fêter ses… 100 ans ! Depuis la sortie de son premier livre – en 1946 ! – Edgar Morin nous aide à mieux comprendre le monde. Et, dans ce tissu humain complexe où raison et déraison, mesure et démesure, s’entrelacent, il ne cesse, lui, le centenaire, de repérer, de décrire, d’annoncer les initiatives souterraines, les probabilités qui forment « le vivier du futur ». Pour ne pas céder aux forces de désunion et aux logiques de haine, Edgar Morin est indispensable. Depuis sa création, intuitivement souvent, l’ACB-Paris inscrit son être et son action dans cette pensée du vivant, dans ce message d’Espoir et de « reliance ».
La « reliance » ne se limite pas à la mise en relation, mais porte en elle les transformations de l’un par l’autre, nées de la relation. Cet été, alors que l’Algérie faisait face une insupportable crise sanitaire, la Kabylie a été victime de nombreux incendies dramatiques. Il y a eu le temps de l’urgence et des mobilisations spontanées. Commence celui de la reconstruction, des réparations, le temps aussi de l’anticipation. Ce calendrier sera long. C’est ici que l’ACB peut, par son expérience et sa pérennité, se situer d’une manière efficace et crédible. Et faire vivre cet esprit de « reliance » : nos initiatives doivent être pensées en interaction, en privilégiant une logique relationnelle, horizontale plutôt qu’une aide en surplomb possiblement déconnectée des réalités du terrain. Ce qui implique la nécessité d’organiser un réseau avec les associations reconnues et les assemblées de village et de favoriser, sur place, les dynamiques créatrices : en emplois, en démarches citoyennes et collectives, en conscientisation et sensibilisation aux questions sanitaires, environnementales, etc.
Nous ferons en sorte de mobiliser toutes les aides et les énergies à notre disposition pour répondre aux besoins en équipements et en services. Dans un souci d’efficacité et de représentativité, nous inscrirons ces actions dans le cadre de la Coordination des Associations Berbères pour l’Intégration et la Laïcité (CABIL) avec nos amies et partenaires, les associations berbères de Nancy, Montpelliers, du Val d’Oise et de Wattrelos. Ainsi, nous espérons construire, avec l’ensemble des structures représentatives, en France et en Kabylie, ce « vivier du futur ».
Depuis plus d’un an la crise sanitaire a aggravé les difficulté économiques et sociales. Elle n’a fait que souligner nos interdépendances et rappelé la nécessité de la relation. Dans cette situation, l’ACB a fait preuve de réactivité, renforçant son expertise et ses méthodes, poursuivant et consolidant ses actions et engagements au service de l’intérêt général, élargissant aussi ses savoir-faire jusqu’à imaginer de nouveaux horizons.
Reste le plus difficile – le plus urgent ! – accueillir de nouveaux bénévoles, consolider nos équipes de permanents, intégrer des plus jeunes aux postes d’orientation et de direction, faire en sorte que d’ici un an, deux au plus tard, l’ACB-Paris appartienne à une nouvelle génération. « Tout ce qui ne se régénère pas dégénère » rappelle Edgar Morin… Telles seront nos tâches pour la saison qui commence. Nous aurons besoin de toutes les disponibilités pour à la fois faire face aux urgences et aux attentes de la rentrée et en même temps, organiser, tout au long de l’année, cette indispensable solidarité, cette « reliance » avec la Kabylie.
Amicalement
Belkacem Tatem